Retards de paiement en France: l’été des PME rime souvent avec enfer

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Pendant les vacances, nombre de patrons suent à grosses gouttes en voyant les délais de paiement s’allonger et les impayés s’accumuler. La faute aux congés estivaux… Une situation récurrente, mais prévisible, qui peut avoir de lourdes conséquences!

L’été? Cela sent bon les vacances, mais, pour certains dirigeants, cela ressemble davantage à un cauchemar. En effet, selon le Médiateur des entreprises, le nombre de PME, qui se plaignent de retards de paiement, double pendant cette période… Alors que la moyenne nationale tourne autour de 11 jours d’arriérés, les mois d’été font exploser les délais de paiement. La faute aux congés du personnel qui ralentissent considérablement les processus de validation et de règlement des factures au sein des entreprises. Une réalité à laquelle n’échappent pas les grands acteurs – bien au contraire, mais qui pèse lourdement sur la santé financière des plus petites structures. Véritable fléau, les retards de paiement entre entreprises frappent une PME sur deux et représentent un manque à gagner estimé entre 14 et 16 milliards d’euros. Pire, ces factures impayées seraient l’une des principales causes de dizaines de faillites… par jour.

Votre trésorerie souffre…

Et pas que de la chaleur! Vous connaissez la rengaine: vous êtes dans l’attente du paiement de plusieurs factures, représentant des milliers d’euros, mais vous avez des échéances à respecter et des commandes à honorer. Autrement dit, vous avez besoin de liquidités… bloquées chez vos clients. Ce n’est malheureusement pas un tube exclusif de l’été, mais les choses se gâtent encore plus pendant cette période, lorsque le comptable ou le directeur financier de votre client est absent pour quelques semaines. Tout tourne au ralenti chez votre partenaire, mais c’est vous qui voyez rouge. Comme un élastique tiré à l’excès, votre trésorerie pourrait bien lâcher avant l’arrivée de l’automne. Ce n’est pas tout: qui dit retards de paiement, dit relances. Et qui dit relances, dit charge administrative supplémentaire. Un temps précieux que vous ne pouvez pas consacrer au cœur de votre activité.

Du grain de sable à la vague d’impayés

Dans ces circonstances, les risques d’un effet domino sont réels. Si le sujet est sensible tout au long de l’année, les conséquences du non-respect des délais de paiement sont encore plus dangereuses pendant l’été. Et pour cause, les retards s’accumulent chez tout le monde, entraînant des répercussions en cascade pour l’ensemble des acteurs économiques. En particulier, les plus «fragiles», les PME. Prenons un peu de hauteur: votre client ne respecte pas ses échéances, mettant sous pression votre trésorerie. Une tension que vous risquez d’impacter sur le règlement des factures de vos propres fournisseurs. Ces derniers, eux-mêmes mis en difficultés, auront également tendance à étaler leurs versements. Et ainsi de suite… Une réaction en chaine qui peut causer des dégâts.

Prenez les devants, assurez vos arrières

Pendant que certains se reposent, vous devez agir. Et activer les leviers à votre disposition afin d’éviter que cette situation «temporaire» ne se transforme en crise durable:

  • Gérez votre risque en amont, notamment grâce à la pré-analyse de vos clients et à la signature d’accords clairs, définissant entre autres les délais de paiement à respecter et les sanctions applicables (et à appliquer) en cas de retard.
  • Mettez tout en œuvre pour être payé dans les temps: des factures impeccables et sans erreurs, l’option de la facturation électronique ou encore des conditions générales de vente qui vous protègent.
  • Préparez la période des congés! Comment? Entamez, par exemple, le dialogue avec vos clients pour pouvoir anticiper certaines rentrées. Quitte à les «récompenser» en retour. Une façon de passer l’été à l’abri…
  • Réclamez votre dû… à temps et de forme systématique, grâce à une procédure de relance bien huilée.
  • «N’attendez pas d’avoir soif pour tirer l’eau du puits», dit le proverbe. Autrement dit? Anticipez ce coup dur prévisible et songez à d’autres sources de financement pour traverser le désert estival…