Impact financier des Jeux Olympiques

Les 33ième Jeux Olympiques de l’ère moderne se sont ouverts à Paris le 26 juillet dernier et devraient avoir un impact économique compris entre 6,7 et 11,1 milliards d’euros* pour l’Ile-de-France au cours des 10 prochaines années.
Qui choisit et comment est désignée une ville olympique ?
Le Comité International Olympique (CIO) est l’organe responsable de l’évaluation et de la sélection de la meilleure candidature. Le processus prend en compte de multiples facteurs tels que les ressources économiques du pays, les infrastructures, les soutiens politiques… La désignation de la ville choisie n’est pas toujours exempte de controverses et l’ombre d’un trafic d’influence plane parfois sur un processus qui devrait être garant d’une certaine équitée. Postuler pour devenir ville olympique est en soi un processus long et coûteux et dans le cas de Paris, les démarches ont commencé en 2014. Un travail de longue haleine qui a porté ses fruits avec le choix en 2017 de la ville lumière.
L’impact économique des Jeux Olympiques
L’impact économique des Jeux Olympiques est un argument clé pour les partisans (et les opposants) à ce type de méga-événement. Comment calculer cet impact ? Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Certains experts le relient à la croissance du PIB mais ce critère ne tient pas compte des impacts sociaux et écologiques, qui sont difficiles à traduire en termes économiques. Cette année, Christophe Lepetit, directeur du Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de l’Université de Limoges, a présenté, en collaboration avec le CIO et la participation de l’OCDE, une méthodologie standard pour le calcul de l’impact économique des JO**. Cette unification des critères prend en compte les retombées à long terme, et des effets tels que la construction de logements ou de transports publics. Une méthodologie qui facilitera à terme la comparaison des futures éditions des Jeux Olympiques.
Combien coûtent les Jeux Olympiques ?
Difficile question car chaque édition est différente, mais l’on aperçoit à chaque fois un décalage entre le coût initial prévu et le coût final, comme ce fut le cas pour Athènes en 2004 ou Sotchi en 2014 où le budget a été cinq fois plus élevé que prévu. Dans une mesure moindre, Paris n’a pas échappé à la règle, l’enveloppe passant de 6,2 Md€ prévus en 2017 à 9 Md€ en 2024 auxquels s’ajoutent des coûts indirects (dépollution de la Seine, sécurisation de la cérémonie d’ouverture…) pour atteindre 11 Md€***.
La dépense liée aux infrastructures est le poste économique le plus important, et ceci est commun à toutes les éditions des Jeux Olympiques. Les infrastructures doivent garantir un bon accès aux sites olympiques (aéroports, ports, routes, transports publics…), ainsi qu’une bonne capacité d’accueil des visiteurs (hôtels) et des athlètes (village olympique) et, bien sûr, permettre le bon déroulement des événements et cérémonies (stades, centres aquatiques…). C’est précisément la réutilisation de ces infrastructures et le coût de leur entretien, une fois les Jeux Olympiques terminés, qui déterminent l’opinion de nombreux experts lorsqu’il s’agit de qualifier l’impact des Jeux Olympiques de positif ou négatif.
Quelles entreprises bénéficient des Jeux Olympiques ?
Les organismes publics impliqués dans chaque édition sont chargés d’établir les critères d’attribution des contrats aux entreprises qui réaliseront les travaux et prestations liées aux JO. Ce type de contrat est généralement à la portée de très peu d’entreprises, en raison des exigences de ressources propres et de la spécialisation nécessaire. Les grandes entreprises de construction sont en concurrence pour ce type d’appels d’offres et se partagent souvent les marchés et les compétences pour relever ces défis de grande envergure. Elles travaillent généralement avec des sous-traitants plus petits ou plus spécialisés qui peuvent rencontrer des difficultés à être payées à temps pour leurs services.
En quoi l’affacturage peut-il être essentiel pour les fournisseurs olympiques ?
Les entreprises qui agissent en tant que sous-traitants sont celles qui peuvent être le plus affectées par des retards dans le paiement de leurs services. Pour elles, l’affacturage est un outil financier optimal pour garantir la disponibilité de liquidités, et pour faire face aux charges qui elles n’attendent pas.
*https://www.lepoint.fr/economie/jeux-olympiques-de-paris-2024-le-mirage-des-retombees-economiques-14-05-2024-2560132_28.php#11
**https://cdes.fr/2024/05/14/actualisation-de-letude-dimpact-economique-ex-ante-de-paris-2024
***https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/jo-de-paris-2024-6-9-ou-11-milliards-deuros#:~:text=Le%20budget%20pr%C3%A9vu%20dans%20le,3%20milliards%20de%20financement%20public.