Les coûts cachés du crédit de caisse

De nombreux entrepreneurs perçoivent le crédit de caisse comme un moyen flexible et facile de répondre rapidement à leurs impératifs de trésorerie. C’est possible, mais seulement si vous ne perdez pas les coûts et les inconvénients qui y sont liés.

Un crédit de caisse est un crédit à court terme visant à combler les déficits financiers temporaires. Il peut être accordé en tant que nouvelle ouverture de crédit ou (ce qui est le cas la plupart du temps) prendre la forme d’une autorisation de la banque d’aller « dans le rouge » jusqu’à un certain montant, sur un compte existant. En principe, vous payez uniquement un intérêt sur la partie du crédit de caisse que vous utilisez.

Une forme de financement onéreuse

Un crédit de caisse vise seulement à couvrir des déficits temporaires ou imprévus qui sont limités, et non à financer des dépenses structurelles. En effet, un crédit de caisse a pour premier inconvénient d’être une forme de financement plutôt coûteuse. Il ressort d’une enquête de l’Unizo du mois d’août de l’an dernier qu’environ 30 % des entreprises interrogées recourent au crédit de caisse. Pas moins de la moitié d’entre elles ont payé des intérêts à un taux supérieur ou égal à 8 %. Un cinquième d’entre elles affirment même avoir payé des intérêts à un taux supérieur à 10 %.

Seulement des intérêts? Certainement pas!

Comme nous le disions, le crédit de caisse est souvent vendu avec la promesse que vous ne paierez des intérêts (à vrai dire élevés…) que sur le montant que vous utilisez réellement. Or, ce n’est pas toujours exact. Pour un crédit de caisse de 10 000 euros, vous perdez facilement quatre cents euros par an, sans même en avoir utilisé un seul euro.

  • Commission de réservation

Comment parvient-on à ce montant-là? Pour commencer, beaucoup de banques recourent à ladite « commission de réservation ». Cela signifie qu’elles portent en compte une indemnisation parce qu’elles mettent de l’argent à disposition. Cette commission additionnelle, qui peut être calculée sur le montant total du crédit ou sur le montant de découvert maximum, vous coûte environ 0,15 % supplémentaire par trimestre.

  • Frais de dossier

Par ailleurs, qui ouvre un crédit de caisse devra généralement s’acquitter de frais de dossier ; comptez pour cela quelques centaines d’euros. De surcroît, un coût trimestriel de dix à douze euros est en règle générale aussi imputé. Voilà pourquoi un crédit de caisse devient rapidement un procédé onéreux…

  • Garantie ou assurance solde restant dû

Mais ce n’est pas tout concernant les coûts. En effet, vous devez souvent aussi apporter une garantie personnelle obligatoire ou contracter une assurance solde restant dû, ce qui n’est évidemment pas gratuit.

Impact sur votre score de solvabilité.

Sachez également qu’un crédit de caisse influence négativement votre score de solvabilité. Tout crédit de caisse accordé est en effet signalé à la Banque nationale par votre institution financière.

Faites attention aux mentions en petits caractères

Qui souhaite absolument obtenir un crédit de caisse ferait mieux de lire les mentions en petits caractères et de comparer dans le détail les tarifs des différentes banques. Bien qu’il puisse vous faire épargner des sommes importantes, le crédit de caisse reste une source de financement très onéreuse. Terminons toutefois sur une note positive : les intérêts et les coûts d’un crédit de caisse sont fiscalement déductibles.